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Dessinée à la craie, de case en case, la vie passe...

Au fin fond du Massachusetts, un jeune homme et une jeune femme se retrouvent pour la première fois depuis 14 ans. Quand ils étaient au lycée, la jeune femme se retrouva enceinte, le jeune homme prit peur et s’enfuit. Il revient sans l’avertir et se rencontrent dans un jardin public, alors qu’elle joue à la marelle. Dialogues jetés sur les cases de la vie, en un va-et-vient continu... La vie comme un jeu de marelle... On peut sortir de l'enfer, on est souvent sur terre, parfois on passe par le paradis, mais tout cela à cloche-pied, en essayant de ne pas trop perdre l'équilibre et, souvent, au bout du compte, on en vient à améliorer son adresse pour en traverser les évènements sans se casser la figure...


La vie est un jeu, souvent difficile mais parfois amusant, semé de moments tragiques mais aussi ludiques, et sautant de case en case, sur les jours écrit à la craie, on finit par atteindre le bout et revenir... C'est un peu de tout ça dont nous parle Israël Horovitz dans ce texte paru en France aux éditions Avant-Scène Théâtre (04/1993) et qui se trouve porté une nouvelle fois à la scène par une toute jeune compagnie (comme c'est souvent le cas pour ses pièces) dont c'est le premier spectacle. C'est aussi cela que nous font ressentir les deux jeunes comédiens, Laura Chiche et Xavier Guerlin, et la mise en scène de Barbara Gauvain. Dans cette relation difficile, né de retrouvailles imprévus, construits de non-dits, où se cherche la compréhension de l'autre - de ce qu'il est, de ses actes -, les échanges passent avec énergie de l'humour à la colère, de la violence à la tendresse...


Laura Chiche déploie, dans le rôle d'Elsa, une variation de sentiments extrêmement bien maîtrisée, donnant à son personnage une incroyable densité, sachant doser ses éclats de rire comme ses sanglots, composant une jeune femme qui, face aux fractures du réel, s'est construit son propre parcours. A contrario, le rôle de Wilbur, porté avec justesse et beaucoup d'intériorité par Xavier Guerlin, pourrait paraître plus "brute", moins subtil. Mais les mots parfois tranchants et violents de celui qui est "coupable de l'abandon"- celui qui a fui - sont donnés par ce jeune comédien avec beaucoup de sincérité. Il navigue avec finesse entre expression brusque et gestes sensuelles. Tous deux donnent à l'écriture au scalpel, précise et concise, de Horovitz, une réelle sensualité et une incroyable profondeur, jouant parfaitement sur les cassures de rythmes et donnant aux silences une grande intensité.


La mise en scène de Barbara Gauvain est dessinée d'une geste épuré mais stylisé, mettant en valeur le verbe aiguisé de Horovitz. Comme pour la marelle, la mise en espace de la pièce est tracé avec précision et simplicité à la craie, pour un croquis transposé du quotidien... Parfait pour définir la réalité "dramatisée" qu'inscrit l'auteur dans ses œuvres ! Un premier spectacle réussie pour cette jeune compagnie qui nous communique avec sincérité leur passion du théâtre et du texte de Horovitz en particulier ; et nous permet de découvrir deux comédiens et une "metteuse" en scène aux talents très prometteurs. Gil Chauveau

"La Marelle"

(Vu le 2 novembre 2010)


1er spectacle de la Cie Les Mille théâtre.

Texte : Israël Horovitz.

Mise en scène : Barbara Gauvain.

Scénographie : Alexandrine Rollin.

Avec : Laura Chiche et Xavier Guerlin.

Création lumières : Jean-Philippe Morin.


Du 21 septembre au 1er décembre 2010.
Mardi et mercredi à 21 h 15.
Théâtre du Marais, Paris 3e, 01 45 44 88 42. Photos : © Estelle Fridlender.

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